Les nouveaux défis de la pédagogie

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ArtLeMonde_reinventer-ecole09112011w2Réinventer l’école, les nouveaux défis de la pédagogie. Le débat entre Marcel Gauchet, philosophe et historien, et Philippe Meirieu, pédagogue et essayiste, dans le cadre des dossiers sur l’éducation du journal « Le Monde » du 2 septembre 2011, est au centre des préoccupations et réflexions actuelles de tout organisme de formation. Il est une incitation à poursuivre nos interrogations sur le système éducatif et ses méthodes pédagogiques actuelles.

 

Réinventer l’école, défis de la pédagogie

Dans un premier temps, Nicolas Truong dresse un état des lieux de l’institution scolaire française : « comment réinventer l’école ». Celle-ci est au centre de l’actualité avec une rentrée scolaire marquée par la grève des enseignants, la réforme du lycée, le retour de la « leçon de morale ». L’école est donc en plein bouleversement. Cette situation appelle à s’interroger sur les raisons d’une instabilité qui dure.

Vous pouvez consulter cet article sur le site « Le Monde ».


Débat entre Marcel Gauchet et Philippe Meirieu : Apprendre à penser 

Plutôt qu’une critique du passé ou du présent, ou qu’une opposition entre une pédagogie traditionnelle et une pédagogie active, il s’agit ici de trouver des solutions concrètes afin de réconcilier les enfants avec l’école, et plus largement avec le désir d’apprendre. Les problèmes posés sont essentiellement d’ordre civilisationnel.


« L’enfant fait la famille »

« Jadis, la famille faisait des enfants. aujourd’hui, c’est l’enfant qui fait la famille » nous dit Philippe Meirieu.

L’école est toujours le reflet de son époque. Les spécialistes posent un constat : le rapport entre enfants et parents dans notre civilisation a glissé petit à petit. Aujourd’hui, les enfants sont le fruit d’un désir. Cette modification change le rapport ancien entre la famille et l’école. De ce fait l’éducation n’est plus la priorité principale dans la famille. Ce rôle est laissé avant tout aux institutions comme l’école. Tout le poids de l’éducation incombe donc à l’enseignant. Encore faut-il que l’organisation sociale se calque sur ce changement et que l’école ait les moyens de mettre en place une éducation efficace.

Le consumérisme et la place du collectif à l’école

Le consumérisme aggrave cette impression. Le besoin d’épanouissement personnel est devenu plus fort que celui d’un projet collectif citoyen. La difficulté pour les enseignants de créer un cadre collectif en est aggravé. L’essentiel du temps de l’enseignant est passé à tenter de contenir des enfants ayant chacun des besoins d’attention individuelle très marqués. De fait, le travail pédagogique consiste à trouver des moyens de capter l’attention d’enfants qui grandissent dans un monde où tout est accessible et peu est refusé.

Apprendre à penser ou transmettre des compétences, un défis à relever par la pédagogie et les institutions

« Dans le travail comme dans l’existence c’est avec la pensée que l’on peut progresser, à tous les niveaux. La fonction de l’école, c’est tout simplement d’apprendre à penser, d’introduire à ce bonheur qu’est la maitrise par l’esprit des choses que l’on fait, quelles qu’elles soient. » nous dit Marcel Gauchet.

L’importance du savoir a également été modifié. Plus qu’un outil de compréhension du monde, il est désormais mis en valeur en tant qu’outil de service, accessible avec tous les moyens technologiques que l’on connaît. À terme ce savoir permet à l’élève d’acquérir des compétences pour « fonctionner » dans notre société. Les enfants peuvent désormais connaitre en apprenant très peu.

Entre apprentissage de la pensée et acquisition de savoirs techniques


C’est précisément cette idée qui est au cœur du débat. La confrontation entre l’apprentissage de la pensée dans un travail collectif et l’acquisition de savoirs techniques. Le rôle pédagogique de l’enseignant est donc de redonner la capacité d’apprendre à apprendre, c’est-à-dire de faire connaitre le goût de l’effort intellectuel, de la recherche pour atteindre le savoir désiré.

Un renouvellement global, à un niveau social, institutionnel et pédagogique s’impose. La question des difficultés d’adaptation de l’école à l’évolution de notre société est posée. D’évidence, une aide politique pour la réinstitutionalisation de l’école au sein de nos sociétés semble s’imposer. Les intervenants proposent des pistes de réflexions et appellent à un débat démocratique sur ces questions de société.


Pour aller plus loin sur les nouveaux défis de la pédagogie

Pour conclure, il nous semble intéressant d’observer les résultats des autres pays, en particulier ceux de la Finlande. Son système scolaire semble être mis au premier plan des politiques publiques avec une volonté de penser l’école en la confrontant constamment à son époque, accompagnée d’une réflexion permanente sur son efficacité.

Le rapport du PISA , Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves, propose une évaluation régulière des systèmes scolaires internationaux.

L’OCDE propose une analyse de ces résultats « Résultats du PISA 2018 ».

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2 Comments on “Les nouveaux défis de la pédagogie”

  1. Gérard Pestre

    Ce commentaire rentre en résonnance avec nos propres questionnements dans la formation professionnelle. Tous, formateurs, stagiaires avons été « formatés » par notre apprentissage à l’école, au collège, au lycée…et après… Notre « rapport au savoir » ne nous prépare pas à investir les objets de l’apprentissage avec plaisir comme savent le faire ces approches dont vous parlez (Freinet, Montessori…). Nous développons alors des méthodes actives, participatives, qui visent à donner une autre vision de l’apprentissage…Beaucoup de temps perdu, souvent..

  2. Sylvia Dorance

    Ce qui me désole, quand on parle de réinventer l’école, c’est qu’il n’y a rien à inventer. Il suffirait d’abord d’exploiter ce qui existe déjà. On parle de suivre l’exemple de la Finlande. Or la Finlande suit la pédagogie Freinet… inventée il y a un siècle, en France ! Pour des raisons qu’il serait trop long de développer ici, la pédagogie Freinet, qui fait régulièrement ses preuves de façon éclatante chaque fois qu’on la (RE)teste dans des expériences fugaces et peu médiatisées, n’est pas soutenue en France. Ce serait pourtant faisable, sinon facile : redonner une vraie formation aux enseignants, diminuer les effectifs des classes mais aussi des écoles, considérer l’enfant comme une personne à part entière, mettre en place une pédagogie de projet qui s’appuie sur l’autonomie, l’initiative, le tâtonnement, etc. de l’enfant, cesser de privilégier la compétition par rapport à l’émulation et à la coopération, refondre les programmes en fonction des besoins réels, supprimer les notes au profit de l’autoévaluation et de l’évaluation par les pairs, etc. Ceux qui parlent de réinventer l’école parlent en fait de réinventer la roue : on connaît déjà la solution. Reste à la mettre en pratique.

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