Après avoir examiné ce que signifie la coupure estivale pour les athlètes, puis pour les préparateurs phyisques, Anaël Aubry, sport scientist et Aurélien Broussal-Derval nous expliquent les enjeux de la coupure estivale dans la charge d’entraînement.

À partir de quand se désentraine-t-on en période estivale ?
Il semble y avoir une forme d’anxiété autour de cette question, notamment du côté de certains entraîneurs. Pourtant, si l’on s’est entraîné de manière régulière et avec les volumes attendus dans le sport de haut niveau, on a une inertie très faible des niveaux de performance : cela ne va pas chuter en 48 heures.
Bien au contraire, on sait que le repos à l’approche d’une compétition provoque systématiquement une hausse de performance, si c’est bien géré. Il faut donc être très à l’aise avec cela et convaincre le staff et les athlètes dont le préparateur a la charge, que cela fait partie des enjeux de l’entraînement, en particulier en déchargeant l’entraînement par anticipation.
L’affûtage ou préparation pré-compétitive
Lorsqu’on lit le spécialiste mondial de la question, Iñigo Mujika, qui a exploré en profondeur le sujet auprès des athlètes avec un volume d’entraînement conséquent, comme les nageurs, il explique que les athlètes ont une marge de trois semaines pour ajuster le volume à l’approche d’une compétition, à condition que les sportifs maintiennent une intensité stable, voire en augmentation. L’intensité en augmentation n’est pas synonyme de difficulté accrue. Il s’agit ici d’un indicateur de charge.
En effet, jusque-là, l’athlète s’entraînait par exemple davantage en volume, avec une intensité modérée. Dans ce cas-ci, la courbe s’inverse. En d’autres termes, à l’approche des compétitions, les sportifs vont s’entraîner différemment. Étant donné que le rapport entre la charge d’entraînement et le volume se réduit, les préparateurs physiques vont axer les entraînements sur des problématiques telles que la vitesse, l’intensité en puissance ou encore la force.
Cette question de l’affûtage est essentielle pour des sports comme le judo, le cyclisme ou encore le triathlon, notamment pendant les compétitions estivales. Aujourd’hui, nous savons que durant 1 à 4 semaines de réduction des charges d’entraînement, il n’y aura pas de baisse de performance. En fait, il y aura une surcompensation à un moment donné qui est très individuel. Anaël Aubry explique : « la réponse à l’affûtage est plutôt individuelle ». Pour autant, très peu de sportifs de haut niveau cessent de s’entraîner durant trois à quatre semaines. Cette information est importante, particulièrement lorsque les athlètes de haut niveau enchaînent les compétitions.
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