Stratégie de récupération par le froid (Partie 3)

Bruno DevezeDossiersLaisser un commentaire

L’immersion dans le froid : une stratégie de récupération

Des effets à court et à long terme

L’utilisation la plus répandue du froid, c’est l’immersion. Les techniques de bains froids sont variées. Depuis l’extrême des protocoles avoisinant les 0° jusqu’aux alentours de 14, on voit un peu de tout. Pour parler de bain froid, le corps doit être dans une eau portée à moins de 15° et bien en dessous. On parle alors de « cryothérapie » ou de « cryorécupération par immersion ». C’est en sport, la stratégie la plus utilisée pour le traitement aigu des dommages aux tissus mous. Mais aussi, pour ses vertus de réduction de la réponse inflammatoire. On note également sa capacité à soulager les spasmes et les douleurs.

Des effets sur la récupération à court terme

  • Le premier effet, c’est la modification de la pression hydrostatique. C’est notamment à cela que l’on attribue la réduction de la taille de l’œdème produit par l’exercice. Il semblerait aussi que l’influx nerveux soit, limité par la compression des muscles et des nerfs.
  • Conséquence assez logique : l’immersion en eau froide provoque une diminution de la température corporelle. Cela impacte la transmission nerveuse et l’inflammation. La diminution du message nerveux pourrait alors expliquer la modification dans la perception de la fatigue. Puis, la vasoconstriction au niveau local contiendrait l’inflammation. Dès lors, douleurs et gênes diminuent lors du mouvement.
  • Enfin, le dernier mécanisme impacte la récupération par la combinaison de vasoconstriction. Le froid diminue la fréquence cardiaque et ainsi augmente les résistances périphériques. En effet, l’organisme cherche à lutter contre la baisse de température corporelle. Celui-ci privilégie l’irrigation du territoire central plutôt que celle de ses extrémités.

L’immersion a des vertus sur le long terme !

Il est nécessaire de distinguer les effets à court terme des effets à long terme des bains froids. En effet, la récupération par le froid est trop souvent envisagée comme un acte à court terme. Pour autant, des experts du froid comme Hof ou Hamilton, recommandent des voies plus extrêmes. L’idée est de transcender notre potentiel. En l’occurrence, l’exposition progressive au froid induit de nombreux avantages pour la santé.

  • Amélioration de l’hyperthermie. Dès lors, le stress cardio-vasculaire et la charge du système nerveux central sont réduits. C’est également un outil de boost du système immunitaire. 
  • Le froid améliore le métabolisme et augmente le nombre de mitochondries. Il contribuerait également à la perte de poids. C’est ce que l’on appelle l’effet « metabo boost ».
  • L’activation ciblée du système parasympathique. La stimulation parasympathique induit sur le plus long terme une récupération physiologique optimisée.
  • Un ralentissement du processus de vieillissement cellulaire et de la neurodégénération.

La noradrénaline produite grâce à l’exposition au froid est anti-inflammatoire, et permet de réduire la douleur.

Enfin, l’effet psychologique n’est pas à négliger. Le froid crée un état d’esprit de résistance et de contrôle. La production hormonale améliore l’humeur et l’impression de bonheur. L’adrénaline, la sérotonine, la dopamine et les endorphines en sont les principaux acteurs.

Stratégie de récupération par le froid : conclusions

Il est grand temps de tirer des conclusions. Si vous avez bien suivi ce qui s’est dit, vous devriez vous dire : la récupération par le froid c’est très efficace ! En application locale, on a vu qu’il existe de multiples méthodes et pratiques pour des objectifs variés. Dans une certaine mesure, les vestes de froid nous prouvent qu’elles peuvent amplifier les bienfaits liés au froid. En effet, on peut booster naturellement ses performances grâce à l’innovation. Notamment, les dispositifs SNØ qui se montrent très prometteurs. À court terme, les performances sont améliorées. À moyen terme, c’est la récupération qui s’avère meilleure.

Pour une stratégie de récupération par le froid à long terme,
c’est l’immersion qui semble la plus adéquate !



Pour relire la partie 1 de l’article : « Adopter la récupération par le froid » cliquez- ici
Pour relire la partie 2 de l’article : « Règles de récupération par le froid » cliquez- ici

Article d’Aurélien BROUSSAL-DERVAL
Professionnel du sport, préparateur physique depuis plus de 10 ans dans différentes activités.
Intervenant à Trans-Faire dans la formation Préparation physique, Performance sportive

Bruno DevezeStratégie de récupération par le froid (Partie 3)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.